On se souvient de Procol Harum pour son tube mondial « A Whiter Shade Of Pale » mais il serait injuste de réduire ce groupe à cet unique titre..
L'origine de Procol Harum est un groupe de rythm'n blues : les Paramounts. Dans ces Paramounts, il n'y pas moins de 4 futurs Procol Harum : le pianiste Gary Brooker, le guitariste Robin Trower, le batteur B. J. Wilson et le bassiste Chris Copping. On se rappellera du groupe pour un seul et unique succès, une version du « Poison Ivy » de Jerry Leiber et Mike Stoller qui se classe à la 35 ème place du hit parade anglais en 1964. Le groupe se sépare en 1966, lassé de jouer une musique « primitive ».
Procol Harum
En avril 1967, Brooker commence à travailler avec un poète, Keith Reid, l'organiste Matthew Fisher, le guitariste Ray Royer et le bassiste David Knights. C'est leur manager, Guy Stevens, qui trouve le nom du nouveau groupe d'après le nom du chat birman d'un de ses amis, Procol Harum.
A Whiter Shade Of Pale
C'est aux studios Olympic que le groupe enregistre ce qui fût à la fois leur passeport pour la célébrité et leur malédiction : « A Whiter Shade Of Pale » qui sort le 12 mai 1967. Le titre est basé sur la cantate n° 140 de J. S. Bach. L'orgue de Fisher, les vocaux hantés de Brooker et les paroles mystérieuses de Reid font un carton : n° 1 dans le hit parade anglais, n° 5 aux USA, n° 1 en Australie. « A Whiter Shade Of Pale » est devenu, au fil du temps, un classique. Cette version du groupe ne dure pas puisque très vite Brooker fait appel aux anciens Parmounts.
Homburg – A Salty Dog
Le second single du groupe « Homburg » est dans la lignée de leur premier enregistrement : influences classiques baroques, prédominance de l'orgue de Matthew Fisher et du piano de Brooker auxquels il faut ajouter la guitare de Robin Trower et la batterie de B. J. Wilson et les paroles surréalistes de Keith Reid. « Homburg » marche plutôt bien en Angleterre : n° 6. Mais ailleurs... En 1969, le magnifique album A Salty Dog, se vend bien et est encore considéré comme l'un de leurs meilleurs disques. Il faut dire qu'il contient le mélancolique « A Salty Dog » et deux titres où s'illustre particulièrement la guitare hendrixienne de Trower : « Boredom » et surtout « Crucifixion Lane ». N'oublions pas la sublime ballade « All And This More ». Puis, c'est le départ de Fisher et le début d'un jeu de chaises musicales qui va affecter le groupe.
Broken Barricades
En 1972, Robin Trower s'en va tenter une aventure solo après que le groupe ait enregistré ce que l'on peut considérer comme un de ses chefs d’œuvre : Broken Barricades (1971). Figurent sur cet album des titres comme le fulgurant « Simple Sister » mené par la guitare en furie de Trower, le titre éponyme de l'album, une ballade sombre et nostalgique magnifiée par la voix de Brooker et le très rentre-dedans « Memorial Drive ».
Conquistador
Arrive ensuite Dave Ball qui remplace Trower à la guitare. Le groupe enregistre alors ce qui restera une des rares expériences réussie de groupe rock avec grand orchestre classique : Procol Harum Live With The Edmonton Symphony Orchestra. Un disque qui marche bien aux USA grâce à la reprise d'un titre de leur 1er album : « Conquistador ». Grand Hotel (1973) qui suit marche bien ainsi que le single « A Souvenir Of London », lequel souvenir est plutôt embarrassant puisqu'il s'agit d'une blennorragie !
Mais ensuite rien ne va plus et le groupe peine à retrouver la magie de ses trois premiers albums hormis sur des titres comme « Nothing But The Truth » (1974), album Exotic Birds And Fruit ou « Pandora's Box » (1975), album Procol's Ninth. En 1977, c'est la séparation. Gary Brooker entame une carrière solo. Le groupe se reforme en 1991 mais les changements de personnel reprennent de plus belle.
« A Whiter Shade Of Pale », comme on l'a dit précédemment fût à la fois le titre qui a rendu célèbre le groupe mais aussi celui qui a fait que la majorité de ceux qui connaissent Procol Harum ne connaissent que ce seul et unique titre qui a marqué l'été de l'amour 1967. On ne saurait que trop vous conseiller les trois premiers albums de ce groupe inventif, baroque, étrange, lyrique, sans oublier le sublime Broken Barricades. Il n'est jamais trop tard pour bien faire...