Les prescriptions du Dr Muller

Robert Gordon, le maître du rockabilly

Pour lui les 60's n'existent pas...

 
 

Ce chanteur a ressuscité le rockabilly dans les années 70 et 80. Link Wray, Chris Speding, Danny Gatton se sont succédés à ses cotés. Excusez du peu !

1947 voit la naissance de celui qui allait se faire connaître sous le nom de Robert Gordon. Selon la légende, c'est à l'âge de 9 ans qu'il est touché par la grâce. Une grâce qui a pour nom Elvis Presley que Gordon entend interpréter « Heartbreak Hotel » en 1956 à la radio. C'est décidé, Robert sera chanteur de rock.

Il fait ses débuts à l'âge de 17 ans en 1964 avec les Confidentials. Mais les années 60 ne sont pas une référence pour Gordon. Alors qu'on lui demande ce qu'ont représenté les sixties pour lui, il répond : « rien ». De fait il s'identifie plus à James Brown, Otis Redding qu'aux Beatles et Rolling Stones.

Punk et Rockabilly

Au début des 70's, on le retrouve à New York où il rejoint un groupe punk, les Tuff Darts que l 'on peut entendre avec Gordon sur la compilation Live At CBGB'S. Ce groupe enregistra un album mais sans Gordon qui était déjà parti pour se consacrer au « vrai » rock & roll. Puis Gordon est découvert par Richard Gottehrer, producteur de renom qui a fait partie du célèbre trio Feldman-Goldstein-Gottehrer (« I Want Candy » par les Strangeloves) et qui a produit les 1ers albums de Blondie, des Go-Go's, des Fleshtones. C'est là que Gordon a une idée de génie : jouer avec Link Wray. Ce dernier accepte : « Robert était très proche du 1er Elvis quand il enregistrait pour Sun Records » déclare Wray pour expliquer ce qui l'a amené à collaborer avec Gordon.

Robert Gordon With Link Wray

robert gordonLes deux hommes débutent leur collaboration par Robert Gordon With Link Wray en 1977. Sur cet album figurent des titres comme l'incendiaire « Red Hot », « The Way I Walk » de Jack Scott qui vaut bien la reprise des Cramps, « Flying Saucer Rock & Roll » de Billy Lee Riley. Tous titres sur lesquels la guitare de Wray fait merveille. « Red Hot » qui sort l'année de la mort d'Elvis passe souvent à la radio. En 1978 vient le second album de Wray et Gordon : Fresh Fish Special. Un disque enregistré avec rien moins que les Jordanaires, les chœurs du King. Sur cet album, on trouve « Fire », un titre écrit par le boss, Bruce Springsteen spécialement pour Gordon et sur lequel Springsteen joue du piano électrique. La chanson marche bien... pour les Pointer Sisters dont la reprise atteint la seconde place des charts !

 

Flyin' Saucer Rock'n Roll

Rock Billy Boogie

Le second album ne marche pas. Gordon et Wray ont des mots et se séparent. Gordon signe avec RCA, le label d'Elvis (« Un rêve devenu réalité ») et en février 1979 sort Rock Billy Boogie où il est associé avec le guitariste anglais Chris Spedding. On ne saurait que trop vous conseiller d'écouter le titre éponyme « Rock Billy Boogie » mais aussi la reprise de Dionne Warwick « Walk On By » et l 'excellent « The Catman ». Le disque se classe dans le Top 100. Sur la lancée Gordon sort Bad Boy en 1980 mais c'est un flop. Exit Chris Speding qui est remplacé par Danny Gatton. Gordon ne perd pas au change et parvient même à classer le single extrait de l'album « Someday Someway » à la 76ème place des charts.

 

Rock Billy Boogie

 

Le troisième album pour RCA ne marche pas. Conséquence : RCA vire Gordon. Un Gordon qui se retrouve sans maison de disque juste au moment où les Stray Cats empochent le jackpot avec une musique inspirée par la démarche de Gordon : le rock des pionniers avec un soupçon de punkitude et de modernité guitaristique.

L'heure de gloire de Gordon est passée et mis à part la musique du film The Loveless en 1982 inspiré par L'équipée Sauvage avec Marlon Brando, il n'enregistre rien de conséquent.

Il ne revient sur le devant de la scène qu'en 2005 pour une tournée avec Chris Spedding et un album Rockin' The Paradiso. Mais il semble qu'un ressort est brisé. Les critiques des dernières apparitions de Gordon en 2009 décrivent un homme peu concerné par son public et sa musique. On peut comprendre son amertume qui est celle de tous ceux qui ont eu raison trop tôt et qui voient d'autres tirer les marrons d'un feu qu'ils ont allumé...

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