Les prescriptions du Dr Muller

Rock à Boston avec les Real Kids

 
 

Guitares chauffées à blanc, vocaux énervés, plusieurs tubes en puissance, les Real kids ont raté de peu les marches du succès, histoire d'un gang exemplaire.

Qui se souvient aujourd'hui des Real Kids ? Qui se rappelle de la scène de Boston ? Personne au monde comme le disaient les Rolling Stones dans "Yesterday Papers" ? Peut-être et pourtant les Real Kids s'ils n'ont commis qu'un seul album dans leur formation originale (John Felice, chant et guitare, Billy Borgioli, guitare, Allen (Alpo) Paulino, basse, Howie Ferguson, batterie) méritent de rester gravés dans le Top 100 des meilleurs albums rock jamais enregistrés.

The Rat

Au début, il y a la scène de Boston où s'agitent vers 1975 des groupes comme Thundertrain, Willie Alexander & The Boom Boom Band, Nervous Eater, DMZ, Third Rail et les Real Kids. Tous ont en commun d'être plus intéressés par jouer un rock inspiré du MC5, des Stooges, de Question ? Mark, du punk sixties que par le rock californien qui squatte les radios. La plupart de ces groupes se retrouvent sur la scène de l'équivalent du CBGB new-yorkais, le club The Rat (essayez de mettre la main sur le double live Live At The Rat où la plupart des groupes pré-cités sont présents).

John Felice

L'âme des Real Kids, c'est John Felice. Celui-ci a débuté en jouant avec les Modern Lovers de Jonathan Richman jusqu'en 1972. Il monte le groupe après avoir quitté les Modern Lovers. Il aime les Stooges, le MC5, les Who, les Rolling Stones, Chuck Berry, Buddy Holly, Eddie Cochran et cela s'entend. Ce qui s'entend aussi c'est la capacité de Felice à composer des chansons que l'on retient, accrocheuses.

The Real Kids

real kidsLe premier album des Real Kids sort en 1978 sur le label de Marty Thau, ex manager des New York Dolls et producteur de Suicide, Red Star. Auparavant, le groupe a vu un premier single "All Kindsa Girls" édité en France par le label Sponge, créé par le journaliste de Rock & Folk, Phillipe Garnier. L'album s'intitule simplement The Real Kids. Il démarre par "All Kindsa Girls" qui est devenu un classique pop-punk, la version de "Rave On" de Buddy Holly vaut aussi son pesant de guitares saturées vu la rage avec laquelle Felice crache les paroles, "Better Be Good" est une tuerie mais ce n'est rien en comparaison de "Just Like Darts", de la version de "My Way" (oui, avant Sid vicious !) et surtout du rock stoogien digne des Flamin' Groovies de Flamingo : "Reggae, Reggae" qui n'a rien à voir avec un quelconque reggae... Mais alors que le groupe est promis à un avenir riant, il s'avère que malgré des critiques qui voient en eux des Flamin' Groovies jeunes, le public boude les Real Kids. Le syndrome "Trop, trop tôt" a encore frappé !

 

All Kindsa Girls

 

Reggae Reggae

 

Taxi Boys

La suite est malheureusement connue et comme souvent dans ce genre de situation, le groupe se sépare. Felice tente vaille que vaille d'entretenir la flamme avec d'abord les Taxi Boys (un titre du 1er album s'intitule Taxi Boys) puis reforme les Real Kids. Comme beaucoup d'autres rockers avant eux, la France qui adore les perdants magnifiques, les accueille. C'est Patrick Mahé, fondateur de New Rose Records qui les "recueille" et accessoirement publie l'album live Hit You Hard et une compilation, All Kindsa Jerks, en 1983. Mais malgré un succès d'estime ce n'est pas suffisant pour relancer leur carrière ce qui amène Felice à former un nouveau groupe The Lowdowns avec lequel il enregistre un album pour Norton Records (Nothing Pretty, 1988). Felice a reformé les Real Kids qui continuent de se produire et d'enregistrer à l'heure actuelle.

On peut retenir que ce groupe a été l'un des chainons manquants entre les groupes américains proto-punks et les Ramones et autres Heartbreakers. On peut aussi retenir que le 1er album des Real Kids est un disque à posséder absolument si l'on aime le rock musclé et mélodique à la fois.

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