Les prescriptions du Dr Muller

 

Les Hommes en peine et Don Fardon


La carrière des Sorrows fût brève mais intense. Les deux années où ils sévirent en firent les exemples types de ce que l'on a appelé rétrospectivement « Freak Beat »


Les Sorrows

Don Fardon,figure principale du groupe de par sa taille (un bon mètre quatre vingt dix) et de par son talent a découvert sa vocation musicale grâce à la radio et aux concerts d'orchestres de danse à l'hippodrome de Coventry. Son premier groupe fût The Hawks, suivi des Vickings puis de Rockin' Lord Docker & The Millionaires simplifié par la suite en Millionnaires.

C'est en 1963 que se forment les Sorrows . Ces derniers sont issus de divers groupes de la scène de Coventry. On insistera plus particulièrement sur le guitariste Pip Whitcher. Outre Witcher et Fardon, le groupe comprenait Phil Packham, basse,Terry Juckes, guitare rhytmique, Bruce Finlesy, batterie. Les Sorrows devinrent très vite l'un des combos les plus demandés de la région. Ils jouèrent, selon Fardon, avec pratiquement tous les groupes connus de l'époque. C'est grâce à une "Battle of the bands" organisée par leur manager qu'ils sont remarqués par un découvreur de talents qui officie pour la maison de disques Pye. Ils sont ensuite signés sur le label des Kinks.


Tournées, disques, succès, séparation

Groupe de scène solide, en place, efficace, avec un chanteur hors norme, les Sorrows marchèrent très bien du coté de Coventry et de Birmingham mais cela ne suffit pas à faire de leur deux premiers singles un succès. Cela n'avait pas d'importance puisqu'ils se produisaient partout en Europe, sept jours par semaine. Rétrospectivement, Fardon se dit qu'ils auraient du tourner en Angleterre histoire de promouvoir leurs singles. C'est alors que Pye a l'idée de demander au producteur Miki Dallon de leur écrire un morceau : « Take A Heart ». Et cela marche car le groupe, à l'époque, se produit régulièrement à Londres où il se crée un public fidèle. Leurs apparitions à la TV et à Radio Londres les aident bien aussi. Cela marche tellement bien que « Take A Heart » est publié en versions allemande et italienne. Mais les Sorrows ce n'est pas que « Take A Heart », c'est aussi « Teenage Letter », repris par les Henxmen, Ben Vaughn, les Nomads ou encore « I Don't Wanna Be Free » et « You Have Got That I Want ». Mais les bonnes choses ne durent qu'un temps : Fardon et Packham quittent le groupe en 1966. Selon Fardon, Phil Packham, le bassiste, voulait se marier mais le père de la dulcinée exigeait que le prétendant se coupe les cheveux et opte pour un mode de vie moins bohème. En clair qu'il quitte le groupe et rentre dans le droit chemin. Ce qu'il fit. Ecoeuré par cette trahison, Fardon s'en va aussi. Mais ce n'est pas tout à fait la fin car le guitariste Pip Witcher décide de prendre à son compte les vocaux et de continuer le groupe. Ce dernier fera une carrière en Italie jusqu'à la fin des années 60.

Teenage Letter

I don't wanna be free

Les Sorrows en Italie

Don Fardon Solo dans la réserve indienne


Ils prirent toute la nation Cherokee

Et nous enfermèrent dans cette réserve

Détruisirent notre mode de vie

Le tomahawk et l'arc et le couteau

Ils apprirent l'anglais à nos fils

Et toutes les perles que nous fabriquions à la main

Sont faites au Japon aujourd'hui

Peuple Cherokee, tribu Cherokee

Si fière de vivre, si fière de mourir

Bien que je porte une chemise et une cravate

Je suis toujours un homme rouge

Peuple Cherokee, tribu Cherokee

Si fière de vivre, si fière de mourir

Mais peut-être demain quand ils apprendront

La nation Cherokee revivra, revivra, revivra

Indian Reservation

Cet hymne à la nation indienne Cherokee intitulé « Indian Reservation » (The Lament of the Cherokee Nation) de John D Loudermilk fût le grand succès de Don Fardon après son départ des Sorrows. Le titre fût initialement enregistré en 1968 mais Fardon dut attendre 1970 pour le voir parader en haut des hit-parades. « Indian Reservation » fût aussi le seul n° 1 de Paul Revere & The Raiders aux USA. Selon certaines sources, il s'en serait vendu près de 3 millions d'exemplaires. Au début des 70's Fardon eut aussi un autre succès inespéré avec « Belfast Boy », un titre consacré au célèbre joueur de football, George Best. 30 ans après les Sorrows, Fardon a encore attiré l'attention avec une reprise d' »I'm Alive » de Tommy James & The Shondells et a même reformé les Sorrows en 2011. Les vieux rockers n'abandonnent jamais...


Que reste t'il des Sorrows ?


Les Sorrows furent parmi les meilleurs groupes de ce que l'on a appelé « Freakbeat ». Leur rock brutal et sophistiqué à la fois, tels des Pretty Things moins portés sur le rythm'n blues, a fait le bonheur des foules en Allemagne où ils étaient les invités réguliers d'une émission comme « Beat Beat Beat ». Mais leur unique tube ne leur a pas permis d'avoir une carrière significative. Toujours est-il que de nombreux groupes se sont emparés de leurs compositions ce qui est le meilleur hommage que l'on puisse leur rendre.


Merci à Mark Markham du magazine Ugly Things pour son interview de Don Fardon parue sur le site New Untouchables qui a permis de mieux connaître Don Fardon.

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