The Limiñanas

Depuis 2009 les Limiñanas, Marie et Lionel, proposent une musique qui mêle différentes influences mais n'en reste pas moins personnelle. Ils sont l'un des rares groupes (ou plutôt duo) à s'imposer tant outre-atlantique que dans l'hexagone

Les débuts

Tout commence à Perpignan où Lionel Limiñanas s'occupe d'une boutique de disques de collection. Il en ouvre deux et fait faillite deux fois. Pas découragé, il crée une boutique d'imports spécialisée dans le vinyle à une époque où plus personne n'en voulait : « lorsque j’avais ma boutique de disques - la boutique s’appelait Vinyle Maniac - les White Stripes, à l’époque, on en vendait cinq par an… » (interview du site Nova ). Il joue aussi avec et sans Marie dans plusieurs groupes garage-punk mais quand ça veut pas...

Internet salvateur et économie d'échelle

C'est internet qui va être le déclencheur de la reconnaissance du talent du duo. Comme le constate Lionel auparavant pour trouver une date de concert il fallait envoyer une cassette par la poste au programmateur ou au club où tu voulais jouer. Maintenant il suffit de poster un fichier de démos via un site spécialisé et l'affaire est faite. De plus les nouvelles technologies permettent d'enregistrer à la maison ce qui fait bien l'affaire du groupe qui peaufine tous ses albums dans son garage puis les finalise en studio. De tout cela il résulte qu'en 2010 le groupe est plus connu aux USA qu'en France ce qui a heureusement changé depuis...

Influences diverses et variées

A l'écoute des albums des Limiñanas , on note diverses influences : ils reprennent sur scène et en studio « Mother Sky » de Can, « Gloria » des Them, « Ghost Rider » de Suicide, « Russian Roulette » des Lords Of The New Church. Du Kraut Rock, du garage, de l'électro-punk. Ils cultivent aussi un coté Freakbeat français à la Ronnie Bird, Antoine, mâtiné de yé-yé avec une influence Gainsbourg période L'homme à la tête de chou, Melody Nelson. Pour ma part j'ajouterai une bonne dose de Velvet Underground circa Loaded. Musicalement leur production mélange toutes ces influences mais bizarrement (?) le résultat est profondément original : pas une copie servile ni une obsession maniaque de fanatiques mais un voyage dans différentes ambiances parfois feutrées, planantes, parfois déchirées par des guitares sales et survoltées. Coté vocaux, les Limiñanas avouent ne pas être très doués alors s'ils ne s'adonnent pas au parlé/chanté ils font appel à des invitées comme Francesca Cusimano ou Emmanuelle Seigner. Parmi leurs collaborations quatre étoiles, on compte aussi l'ex bassiste de Joy Division Peter Hook, Bertrand Belin, Anton Newcombe tête pensante du Brian Jonestown Massacree sans oublier Etienne Daho et Pascal Comelade.

Je suis une Go-Go Girl

Mother sky

Russian Roulette

Les albums se suivent mais ne se ressemblent pas forcément

Depuis 2009, on compte une dizaine d'albums et compilations, c'est dire si le duo est productif. Les premiers essais sont plutôt du coté yé-yé garage-punk (« Go-Go Girl ») puis le tout évolue vers des mélanges psychédéliques / new-wawe où les guitares fuzz fracassent les rythmique hypnotiques (« Istanbul is sleepy »). Les deux derniers opus des Limiñanas sont-ils les prémisses d'un nouveau groupe ? Toujours est-il que depuis 2018, ils collaborent avec Emmanuelle Seigner et Anton Newcombe et que le dernier Limiñanas s'intitule L'épée, nom du groupe qu'ils forment avec les précités. De ces albums on retiendra plus particulièrement les très réussis « Shadow People » et « La brigade des maléfices », titres hantés,entêtants, obsédants.

Istanbul is sleepy

Shadow People

La brigade des maléfices

Les Limiñanas, une recette réussie

En bref si vous aimez le Velvet Underground, Joy Division, les Five Gentlemen, les Seeds, Serge Gainsbourg, les Stooges et que vous n'avez pas d’œillères les Limiñanas sont un groupe qu'il vous faut écouter absolument.