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Les années 50

 

Wilson Pickett : de Jusqu'à minuit au pays des milles danses

Wilson Pickett ? Wilson Pickett fût l'un des grands hurleurs rythm 'n blues des années 60 sur le label Atlantic avec Otis Reding, Don Covay, Eddie Floyd, Arthur Conley. S'il n'est pas reconnu à l'instar d'un James Brown, il n'en reste pas moins qu'il a marqué son époque avec, par exemple, « Land of 1000 dances » ou « In the Midnight Hour ».

Né le 18 mars 1941 à Prattville (Alabama, Etats-Unis), cadet d’une famille de onze enfants, il attrape tôt le virus de la musique. Mais il connaît, comme on dit, une enfance difficile. Il n'est pas battu par un^père alcoolique mais par une mère abusive. A l’âge de quatorze ans, il va vivre avec son père, à Detroit. Très vite il se produit dans la rue avec de petits groupes doo-woop ainsi que dans les églises, où il interprète du gospel.

Les débuts

C’est dans un groupe gospel, The Violinaires, qu’il connaît une première expérience musicale. Mais le gospel, s’il est très populaire auprès de la communauté noire , ne nourrit pas son homme. Wilson Pickett qui constate que plusieurs chanteurs de gospel ont trouvé gloire et fortune en passant à la musique laïque (cf. Ray Charles), se dit que le gospel ça va bien comme ça. La chance lui sourit lorsque Willie Scofield, l’un des chanteurs du groupe The Falcons, dont la renommée va grandissant à Detroit, l’invite à les rejoindre.

Agé de dix-huit ans, Wilson Pickett obtient son premier ticket pour la gloire avec les Falcons Il s'affirme rapidement au sein du groupe et en devient le principal élément. En 1962, il co-écrit et interprète le tube « I Found a Love ». Puis c'est la rencontre avec l’auteur-chanteur Don Covay (Sookie Sookie) qui l'inspire,.Il enregistre une maquette de démonstration « If You Need Me ».et l'envoie au label Atlantic Records… qui s’empresse de la faire enregistrer par l’un de ses artistes maison, Solomon Burke, pratique somme toute habituelle à l'époque (cf. Huey Piano Smith et « Sea Cruise »).

Wilson Pickett - I Found a love


Il obtient son premier vrai succès en 1963 avec le titre « It’s Too Late ». Remis en selle, le chanteur a la satisfaction de voir Atlantic Records, les «voleurs de chanson », venir le chercher. Il peine tout d’abord à s’imposer. Il doit attendre 1965 pour triompher avec « In the Midnight Hour », le titre est numéro un des ventes de disques de rhythm 'n' blues, et remporte également un énorme succès en Europe. Rapidement il impose son chant énergique et sexy.

Wilson Pickett - In the midnight hour

Le succès

Dans la seconde moitié des années 1960, il enchaîne les hits, grâce, notamment, au tandem Eddie Floyd et Steve Cropper, ainsi qu'avec Isaac Hayes : pour la seule année 1965, après le carton plein de « In the Midnight Hour », il enchaîne avec « 634-5789 (Soulsville, U.S.A,) », « Don’t Fight It » et « Ninety-Nine and a Half ».

Et ça continue, les versions par Wilson Pickett de « Funky Broadway » et « Mustang Sally » marchent bien. « Land of 1000 Dances » lui permet de s’imposer sur le marché pop. Il devient à moins de trente ans, un des chanteurs noirs américains les plus connus.

Wilson Pickett - Land of 1000 dances

Puis il multiplie les séances avec des musiciens comme Bobby Womack (avec qui il conçoit plusieurs hits, dont « I’ve Come a Long Way ») ou le guitariste de rock sudiste Duane Allman (cf. les versions de « Hey Joe » et de « Born to Be Wild »). Mais ensuite malgré quelque succès comme en 1968, l’album The Midnight Mover ou au au tournant des années 1970, les tubes « Get Me Back On Time, Engine Number 9 » et « Don’t Let the Green Grass Fool You » il va bientôt découvrir que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.

Wilson Pickett - Born to be wild

Sortie de route

En 1972, au faîte de son succès, Wilson Pickett quitte Atlantic Records pour un label concurrent, RCA Records. S’il continue de signer de beaux succès, avec des titres comme « Mr. Magic Man » et « Soft Soul Boogie Woogie », ses ventes commencent un peu à décliner. En effet au début des 70's la soul version Atlantic n'est plus à la mode. Les hurleurs sont dépassés par les plus sophistiqués Sly & the Family Stone , Curtis Mayfield, Marvin Gaye, Temptations, Stevie Wonder.
En 1975, RCA met sans autre forme de procès un terme à son contrat avec Wilson Pickett : dix ans à peine après son accession à la gloire avec « In the Midnight Hour », il se retrouve quasiment au point de départ.
A la fin des années 1970, il travaille pour le label EMI et signe l’album I Want You. Mais, s’il continue de tourner et de se produire, accompagné de son groupe The Midnight Movers, la discographie de Wilson Pickett s’espace de plus en plus avec les années 1980. Sept ans s’écoulent ainsi entre les albums Right Track (1980) et American Soul Man (1987).

Mais voilà, Wilson Pickett est un has-been. Son caractère difficile et la boisson rendent sa vie chaotique. Il multiplie les inculpations et les condamnations, d’abord pour port d’armes, puis pour consommation de drogues, puis pour avoir menacé de mort le maire d’une commune du New Jersey, enfin pour avoir frappé sa compagne. Le soul man semble appartenir au passé.

En 1993, ivre au volant, Wilson Pickett renverse un octogénaire, qui meurt quelques temps plus tard : le chanteur plaide coupable et écope d’un an de prison ferme, suivi de cinq ans de liberté conditionnelle. Ce n’est qu’en 1999 qu'il effectue son retour avec l’album It’s Harder Now. Remis d’aplomb, Wilson Pickett reprend la route : les années suivantes se passent pour lui essentiellement sur les planches, au rythme de dizaines de concerts.

Mais, en 2004, la santé du chanteur commence à le rattraper et il doit s’arrêter de tourner pour se soigner. Le 19 janvier 2006, il meurt d’une crise cardiaque à Ashburn (Virginie). ll laisse le souvenir d’un grand chanteur dont on ne peut que regretter une carrière tragiquement en dents de scie

 

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