Imaginez un instant ce curieux objet : un mélange du MC5 du second album pour les riffs rusés qui claquent et les mélodies instantanées, du Clash pour les refrains à chanter ensemble, des Sex Pistols pour l'urgence, des Heartbreakers de Johnny Thunders pour les guitares chauffées à blanc. Vous imaginez ? Cela paraît improbable mais pourtant ce groupe existe, The Hives.

Born in Suède

Ces suédois pas comme les autres se sont rencontrés en 1993 et ont décidé de fonder un groupe. Il y a tout d'abord le chanteur, Pelle Almqvist , mélange d'Iggy Pop et de Mick Jagger qui roule des yeux avec un sourire sardonique mieux que personne. A la basse grondante, Dr Matt Destruction (Mattias Bernvall) qui malgré sa calvitie avancée et ses favoris de maître d'hôtel sait tenir un rythme et pas qu'un peu. A la batterie, Chris Dangerous (Christian Grahn) qui mérite amplement son pseudonyme pour ses accélérations virtuoses. Aux guitares, Vigilante Carlstroem (Mikael Karlsson) un « bon gros » capable de vous mettre un bon riff acéré direct dans l'estomac, Nicholaus Arson (Niklas Almqvist), gendre parfait qui sait faire jaillir de redoutables solos.

Noir et blanc

Pourtant, à les voir comme ça, qui se douterait qu'il s'agit d'un dangereux gang de rockers suédois ? Car l'allure de The Hives n'a rien à voir avec le cuir et les clous, ou les chemises bucheron, ou les costumes mods. Non, le groupe a opté dès le départ pour le noir et blanc qu'il décline à l'infini : costumes blancs et cravates noires, chemises et pantalons noirs avec bretelles blanches, costumes noirs et chemises blanches. Bien que les membres du groupes ne soient pas des « sex-symbols », ils ont su se fabriquer une identité visuelle.

Die Alright !

Le 1er EP du groupe sort en 1995 et leur 1er LP, Barely Legal, en 1997 puis The Hives se met à tourner intensément. 1998, « a.k.a I-D-I-O-T », première bombe speedée lancée par le groupe, suivie par le tir groupé de 1999 : Veni Vidi Vicious où ils déclarent la guerre nucléaire avec deux titres qui vont devenir des classiques sur scène : « Die, All Right ! », « Main Offender ».

 

 

Walk Idiot Walk

Trois ans passent et en 2002, c'est Your New Favourite Band, un Best Of qui parait en Angleterre sur Poptones, le nouveau label d'Alan Mc Ghee, fondateur de Creation. Mc Gee a vu un clip de The Hives, « Hate To Say, I Told You So », à la télévision allemande et il s'est dit : il faut faire connaître ce groupe ! Et ca fonctionne : l'album atteint la 7ème place des charts anglais. « Hate To Say... » et « Main Offender » se classent respectivement 23ème et 24ème. En 2004 : Tyrannosaurus Hives confirme qu'ils sont un groupe avec lequel il faut compter ( « Walk Idiot Walk », « A Little More A Little You »).

Énergie folle

Il faut avoir vu les vidéos inventives de The Hives , des vidéos qui contribuent à forger l'image d'un groupe à la folle énergie. Une énergie que l'on retrouve sur scène où le groupe ne fait pas de prisonniers. Howlin' Pelle Almqvist saute partout, se met à genoux, fonce dans la foule, hurle, susurre, jongle avec le micro, c'est le point focal de The Hives. Derrière le groupe joue comme si sa vie en dépendait. Une chose est sure : il vaut mieux passer avant qu'après eux. Qui ne se privent pas de le faire savoir à la concurrence. Lors d'une « bataille des orchestres » sur MTV en 2002 pendant laquelle ils étaient opposés aux Vines, Pelle interpelle le public : « Je sais que vous voulez que nous restions mais nous n'avons qu'un morceau à jouer... »

Tick Tick Boom

Les dernières nouvelles discographiques de The Hives datent de 2007 et de l'album The Black and White Album où figure le hit : "Tick Tick Boom". C'est un album plus expérimental que les précédents où le groupe utilise des synthétiseurs mais rassurez le résultat n'a rien à voir avec Vangelis !

 

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The Hives est un formidable groupe de scène. Pelle Almqvist peut déclarer avec raison : « la mauvaise musique est le diable et je serai votre exorciste » en 2005 lors d'un concert à Sidney Australie. Ils sont un exemple vivant du fait qu'il n'est pas nécessaire d'être anglais ou américain pour balancer un rock à réveiller les morts.