Les prescriptions du Dr Muller

Southern Culture On The Skids : poulet grillé Tex-Mex

Depuis 1983, les SCOTS jouent une musique inclassable enracinée au plus profond du Texas

 

scotsComment qualifier la musique de Southern Culture On The Skids ? Difficile car elle peut évoquer ZZ Top et tout aussi bien un jug band ou un bon vieux rockabilly des familles, la country music mais aussi le surf ou le Tex-Mex sans oublier une bonne dose d'attitude punk. Cependant une chose est sure, les SCOTS ont de l'humour. Cela s'actualise par les reprises décalées qu'ils font de classiques du rock ou par leur habitude de lancer des morceaux de poulet grillé aux spectateurs de leurs shows. Si l'on devait définir leur univers, sexe et nourriture serait une bonne approximation.

Le groupe est fondé en 1983 par le guitariste Rick Miller qui s'adjoint les services du chanteur Stan Lewis, du bassiste Leslie Land et du batteur Chip Selby. Cette première mouture est sous influence Cramps. Cette formation enregistre un EP Voodoo Beach en 1985 et un album éponyme la même année. Mais au fur et à mesure que le son évolue de plus en plus vers la country, Lewis, insatisfait par cette direction, quitte le groupe qui se sépare peu après. En 1987, Miller ressuscite le gang avec la bassiste et chanteuse occasionnelle Mary Huff et le batteur Dave Hartman, formation toujours d'actualité.

Trop de porc pour une seule fourchette

scotsAprès avoir rodé le groupe pendant 4 ans, les SCOTS retournent en studio pour l'album Too Much Pork For Just One Fork qui marque le début de leurs obsessions alimentaires (trop de porc pour une seule fourchette) avec le 1er titre consacré au poulet frit « Eight Piece Box ». L'album suivant (For Lovers Only, 1992) est plus dur et marque le début de l'élargissement de leur audience. On trouve sur cet album l'un des titres préférés des fans du groupe : une reprise de l'obscurité country de Jo Anna Neel « Daddy Was A Preacher But Mama Was A Go-Go Girl » (papa était un pasteur mais maman était une danseuse aux seins nus).

 


Too Much Pork Fort Just One Fork

 


Daddy Was A Preacher But Mama Was A Go-Go Girl

 

Dirt Track Date

En 1994, c'est Ditch Diggin' plus country avec des reprises des Louvin Brother et du guitariste indien Link Wray (cf. « Rumble »). Mais c'est Dirt Track Date en 1996 qui marque vraiment la carrière des SCOTS. Il se vend à 250 000 exemplaires et est accueilli très favorablement par la critique.

Les rois de la reprise décalée

1997 voit l'arrivée du multi-instrumentiste, organiste, Chris « Cousin Crispy » Bess mais leur label de l'époque, Geffen, a de sérieux problèmes et il leur faudra attendre 2000 pour pouvoir enregistrer un album complet : Liquored Up And Lacquered Down qui marque un retour au son country de Ditch Diggin'. Puis 4 ans passent et arrive Mojo Box (avec le formidable « El Camino » et « Swamp Fox » de Tony Joe White) enregistré dans le studio de Miller et puis et surtout l'album live Doublewide And Live en 2006 et la collection de reprises à la sauce SCOTS : Countrypolitan Favorites en 2007. Pourquoi et surtout ? Parce que l'album live est un fidèle témoignage de l'énergie du groupe et de sa capacité à s'emparer de divers idiomes musicaux et de se les approprier. C'est encore plus évident avec Countrypolitan Favorites avec une reprise du « Happy Jack » des Who façon country avec violons et steel guitar ou du « Muswell Hillbily » des Kinks que l'on croirait issu du sud profond. Sur cet opus figure aussi une reprise de « Tobacco Road » façon Creedence Clearwater Revival et une version sublime (n'ayons pas peur des mots!) de « Life Is A Gas » de T. Rex.

 


El Camino

 

Kudzu Ranch

scots18 ans après leurs débuts, les SCOTS sont toujours en activité, pour preuve, Kudzu Ranch, sorti en 2010 qui ne dépare pas dans leur discographie. Un album qui comporte toujours des reprises détonantes et surprenantes comme le medley « Come As You Are » de Nirvana / « Lucifer Sam » de Pink Floyd . Il fallait oser et ce d'autant plus que ce medley est un instrumental avec des réminiscences surf. Cela montre la capacité du groupe à transfigurer des titres du patrimoine rock que l'on croyait figés à jamais ou pratiquement impossibles à reprendre. Mais cela n'étonne pas d'hurluberlus capable de jouer à leur sauce des classiques tels que « Fire Of Love » du Gun Club ou « Biff Bang Pow » des Creations. Cela prouve en tout cas qu'ils ont une connaissance encyclopédique du rock et un goût très sur. Et puis un combo qui peut reprendre la scie musicale des hollandais Shocking Blue « Venus » et en faire une complainte bluesy mérite le respect.

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