A l'origine du groupe, l'ex journaliste rock Jeffrey Lee Pierce et président du Fan-Club de Blondie à Los Angeles et Brian Tristan plus connu sous le surnom que lui ont donné les Cramps, Kid Congo Powers, par ailleurs président du Fan-Club des Ramones. Les deux hommes seront le noyau, l'âme du groupe durant toute sa courte vie. Pourtant Kid Congo a quitté le groupe avant le 1er album pour rejoindre les Cramps. Il est remplacé par Ward Dotson.

Fire Of Love

Le Gun Club enregistre Fire Of Love en 1981. Coté crédibilité punk, l'album est produit par Tito Larriva des Plugz, groupe punk et latino et par le leader des Flesh Eaters, Chris D. Fire Of Love mélange imagerie voodoo (cf. La pochette avec ses zombies/momies armés de machettes) et blues près de l'os. Un critique écrit au sujet de l'album : « Personne n'a entendu une telle musique avant ou depuis. » Le disque se vend bien et c'est logique avec des titres comme la reprise de « Preachin' The Blues » de Robert Johnson, les provocateurs « She's Like Heroïn To Me » et « Sex Beat » sans oublier le hanté « Fire Spirit » et le démoniaque « Jack's On Fire ». C'est l'un des meilleurs albums du groupe. où Jeffrey Lee Pierce hurle, sussure, tel un Jim Morrison punk, où la guitare de Dotson balance des riffs blues et punk. Il y a même un hommage à Ivy Rosarch, la guitariste des Cramps « For The Love Of Ivy ».

 

Sex Beat

 

Miami

Le second opus du Gun Club, Miami, paraît en 1982 sur le label du guitariste de Bondie, Chris stein, Animal Records. Il n'y a pas que Stein qui produit le groupe mais aussi Debbie Harry qui fait les chœurs sur quelques titres. Le disque est bien reçu par la critique. Ce second album est plus « country » que le précédent. Il y a même une reprise de Creedence Clearwater Revival (« Run Through The Jungle »). L'un des sommets de l'album est « The Fire Of Love » sans oublier « Sleeping In Bloody City ». C'est aussi l'époque où arrive une certaine Patricia Morrison qui s'empare de la basse (elle fera plus tard partie des Cramps et des Damned). Dans le même temps Pierce vire Dotson et le batteur Terry Graham qui retrouvera sa place en même temps que Kid Congo Powers de retour dans le club du flingue.

 

Fire Of Love

 

The Las Vegas Story

Le troisième effort du Gun Club, The Las Vegas Story, sort en 1984. C'est un saut qualitatif pour le groupe qui passe du punk rock de Fire Of Love et Miami à une musique plus maîtrisée. Citons « Walkin With The Beast », « Bad America » et « The Stranger In Our Town » parmi les meilleurs titres d'un album qui voit le guitariste des Blaster's, Dave Alvin, jouer sur quelques titres. Le groupe s'embarque ensuite pour une tournée européenne pour la promotion de l'album mais Graham, le batteur, quitte le navire qui se saborde pendant l'hiver 1984. Powers et Morrison forment un groupe éphémère, Fur Bible, tandis que Pierce s'embarque dans une carrière solo. En 1986, Pierce et Powers (qui avait rejoint Nick Cave And The Bad Seeds) remettent le couvert avec la compagne de Pierce, Romi Mori et Nick Sanderson (ex Clock DVA) à la batterie. Cette formation enregistrera notamment Mother Juno en 1987, un album bien reçu par la critique. Le dernier disque du groupe Lucky Jim paraît en 1993.

En 1994, Nick Sanderson et Romi Mori quittent le groupe et Mori, compagne de Pierce depuis le début des 80's, s'installe avec Sanderson. C'est peut-être la raison pour laquelle Pierce reprend ses mauvaises habitudes : drogues et alcool. Il n'y survivra pas et meurt le 31 mars 1996. Ignoré dans son pays d'origine, le Gun Club a fait la majorité de sa carrière en Angleterre et en Europe. Il a toutefois profondément influencé des groupes comme REM et les White Stripes qui reprennent en concert « For The Love Of Ivy » et « Fire Of Love ». On peut aussi citer Noir Désir qui a enregistré un hommage à Jeffrey Lee Pierce « Song For JLP » sur l'album 666.667 Club. Normal, le son de Noir Désir doit beaucoup au Gun Club. Laissons le mot de la fin à Jack White, guitariste et chanteur des White Stripes : « « Sex Beat », « She's Like Heroin To Me », et « For The Love Of Ivy », pourquoi est-ce qu'on n'apprend pas ces chansons à l'école ? » Bonne question en effet...