Les prescriptions du Dr Muller

Le J Geils Band en page centrale

 

Histoire d'un groupe à la recherche de l'amour, pour qui le juge est funky et l'amour pue.

 

Pour la plupart d'entre vous, le J Geils Band est l'auteur d'un tube en 1981, page centrale, « Centerfold » où le chanteur Peter Wolf raconte la drôle d'histoire de ce type qui ouvre un magazine de « charme » et a la surprise de retrouver son ex-petite-amie en page centrale dudit magazine posant en tenue d’Ève. Pour les autres, le J Geils Band, c'est bien sûr « Centerfold » mais aussi un formidable groupe de scène qui n'est jamais parvenu dans ses disques studios, sauf exception, à retrouver l'ambiance de leurs concerts.

 

Centerfold

 

Des Hallucinations au J Geils Band

Boston, milieu des années 1960, le guitariste J Geils, le bassite Danny Klein et l'harmoniciste Richard Salwitz alias Magic Dick ont formé un trio de blues. Ils sont rejoint en 1967 par le batteur Stephen Jo Bladd et le chanteur disc-jockey Peter Wolf. Auparavant, les deux hommes officiaient au sein des Hallucinations, un groupe de rock revival.

j geils bandTous partagent un goût immodéré pour le doo woop, le blues, le rythm'n blues et le rock. Ils sont ensuite rejoints par Seth Justman en 1968. D'emblée lorsque l'on voit les photos du groupe à l'époque, on pense qu'il s'agit plus d'un gang de motards ou de délinquants confirmés que de musiciens. Avec leurs cheveux gominés, leurs vestes de cuir, ils ne correspondent pas vraiment à l'archétype hippie à une époque où le rock est dominé par les power-trio à la Cream, Hendrix et le rock psychédélique.

 

Le groupe est simplement un groupe de bar dans le meilleur sens du terme, un groupe qui joue d'obscures reprises rythm'n blues, soul, blues. Leur rock est aussi graisseux que la gomina qui tient leurs cheveux.

Full House

Ils sont signés par Atlantic en 1970 et sortent un premier album qui suscite des critiques favorables dont celle de « Rolling Stone ». Sur leur second disque, The Morning After , qui paraît la même année, le single « Looking For A Love » se classe dans le top 40.

 

Looking For A Love

 

On l'a déjà dit, le groupe se révèle sur scène où il est une formidable machine à danser. C'est donc sans surprise que le troisième opus est un live, Full House . Sur ce disque figure le tube « Looking For A Love » mais aussi une formidable version de « Serves You Right To Suffer » de John Lee Hooker qui voit Peter Wolf se mettre en valeur ainsi que l'harmonica de Magic Dick sans oublier le solo d'anthologie de J Geils.

 

Serves You Right To Suffer

 

Nightmares

Si le titre de l'album de 1974 évoque des cauchemars, Nightmares , on peut assurer sans crainte que c'est le meilleur album du groupe, le plus abouti de leur première période. Sur cet album figure « Must Of Got Lost », n° 12 au hit-parade et surtout les démoniaques « Detroit Breakdown », « Stoop Down #39 » et l'hilarant « Funky Judge » d'André Williams (le juge est un pote, sur qu'il est sympa !) Viennent ensuite Hot Line en 1975 et l'album en public Blow your face out (1976).

Ce dernier album est quasiment un Best of en public, une démonstration sans appel de la puissance de feu du groupe sur scène (voire leur version incendiaire de « Where Did Our Love Go » de Diana Ross & The Supremes). Las, les deux disques se vendent mal. Le groupe raccourcit son nom en Geils (« tu comprends mec, J Geils, c'est trop long à retenir... »). Monkey Island qui paraît en 1977 fait l'objet de bonnes critiques mais ne se vend pas.

 

Where Did Our Love Go

 

La période EMI

En 1978, Le J Geils Band quitte Atlantic pour Emi et commence à changer de son (plus funky) et petit à petit à se constituer un public. L'album Love Stinks (1980) se classe à la 18ème place des charts et prépare la voie pour Freeze Frame (1981) qui contient « Centerfold ». Là, c'est enfin le jackpot : n° 1 pour le single et n° 4 pour l'album. L'album en public qui sort juste après (1982) est certifié disque d'or.

Tout va bien donc ? Eh bien, pas tant que ça car les relations entre les deux compositeurs du groupe, Wolf et Justman sont tendues. Et lorsque le groupe refuse d’enregistrer des titres que Wolf a composés avec le soulman Don Covay et Michael Jonzin, Wolf quitte le groupe en plein milieu de l'enregistrement de l'album suivant du J Geils Band, « You're Gettin' Even While I'm Gettin' Odd » (1984). J Geils est décédé en 2017, il n'y a donc plus aucun espoir de reformation du groupe.

Pour conclure, on conseillera fortement l'écoute répétée de Full House , de Nightmares et du live Blow Your Face Out - on va vous faire sauter la tête ! Et c'est vrai !

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