Les prescriptions du Dr Muller

Les années 50

 

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Willy and the Hand Jive, une danse, un tube

En 1958, Johnny Otis casse la baraque avec « Willy and the Hand Jive », ode à une danse pratiquée par les fans de rock'n roll et de rythm'n blues.

 

Le Hand Jive est une danse associée au rock et au rythm'n blues pendant les années 50. Elle consiste en un ensemble de mouvements des mains associé à des tapes sur diverses parties du corps dans le but de reproduire les percussions d'un groupe de rock.

Johnny Otis

C'est Johnny Otis qui popularisa cette danse et cette mode avec son tube de 1958 « Willy and the Hand Jive ». Déjà, à cette époque, Johnny Otis est un vieux de la vieille. On peut même considérer qu'il figure parmi les pères fondateurs du rock dans la mesure où il est l'un des premiers à former un groupe de ce que l'on appelé ensuite le « Jump Blues ». Un Jump Blues qui préfigure le rock à venir et le rythm'n blues. Otis a un premier succès en 1946 avec « Harlem Nocturne », classique créé en 1939 par Earle Hagen et Dick Rogers. Otis est aussi l'homme qui a découvert et produit les chanteuses Little Esther, Etta James et Big Mama Thornton. C'est cette dernière qui enregistra le célèbre « Hound Dog » (cf. Elvis Presley) écrit par Jerry Leiber et Mike Stoller.

Le passeur

Il est nécessaire d'ajouter qu'Otis est un « passeur ». En effet, Johnny Otis est le fils d'immigrés grecs. Il est aussi parmi les premiers blancs à jouer avec des musiciens noirs. Avec son groupe, le Johnny Otis Rythm'n Blues Caravan, il sillonne les États-Unis et préfigure les futures tournées rock & roll.

Willy et le Hand Jive

Mais direz-vous que raconte ce « Hand Jive » ? Oh, rien de très complexe ou même subversif, juste l'histoire de Willy qui est dévoré par sa passion de la danse : « Papa dit à Willie, tu va ruiner mon foyer, il faut que tu partes toi et ton Hand Jive. Willie répond : Papa ne me critiques pas, on danse le Hand Jive partout dans la ville. » Une danse qui réunit la mère, l'oncle, la petite sœur de Willie et même le docteur, l'avocat et le chef indien. La chanson se conclut par le mariage de Willie et Nillie dont le bambin devient si doué pour reproduire les mouvements du Hand Jive qu'il passe à la télé !

La descendance de Willie

En écrivant cette chanson, Johnny Otis a certainement eu une prémonition puisqu'il est effectivement passé à la télévision. Ce qui a largement contribué au succès du titre qui s'est classé n° 9 au hit-parade pendant l'été 1958. Ce fût d'ailleurs le seul titre d'Otis à se classer dans le Top Ten. « Willy and the Hand Jive » a été repris par de nombreux artistes et groupes. L'une des versions les plus notables est celle d'Eric Clapton en 1974 qui se classe dans le Top 40. La chanson fait aussi partie de la comédie musicale rétro « Grease » sous le titre de « Born to Hand Jive ». C'est le groupe revival fifties Sha Na Na qui s'y colle. Anecdote amusante : la chorégraphe du spectacle, Patricia Birch, raconte que la chanson s'intitulait au départ « Born to Hand Job » (douée pour la stimulation manuelle du membre sexuel masculin) mais que le titre a été changé vu que la comédie était destinée à un public familial... On peut aussi citer les versions du Grateful Dead, des News Riders Of The Purple Sage, de George Thorogood & The Destroyers, des Shadows, de Taj Mahal, Linda Rondstat, et même des Chaussettes Noires...

En conclusion

Pas de doute, le docteur, l'avocat, le chef indien

Tous sont dingues de ce rythme fou

Willie leur en donne pour leur argent

Quand il danse le Hand Jive avec ses pieds, Hand Jive...

 

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