Les prescriptions du Dr Muller

Les années 50

 

Bo Diddley : le père fondateur

 

bo diddley

 

Ellas Otha Bates McDaniel, Bo Diddley, a influencé des centaines de musiciens rock

Si l'on se réfère aux 29 compilations de titres de Bo Diddley ou de titres sous influence Diddley concoctées par l'excellent blog Twilight Zone, il existe quelque 830 versions des classiques d'Elias Mc Daniel ! Bien souvent ceux qui écoutent, par exemple, « Peggy Sue » de Buddy Holly ne savent pas qu'il s'agit d'une adaptation du « Diddley Beat ».

Car Bo Diddley est le créateur dans les 50's de ce rythme qui va devenir incontournable dans les 60's et 70's et encore aujourd'hui. Le Bo Diddley Beat s'inspire du mambo et du « hambone », un rythme de la rue qui se marque par des percussions sur les jambes, les genoux, les joues pour accompagner le chant (voir aussi le Hand Jive, cf. « Willie And The Hand Jive »).

Né en 1934 et mort en 2008, Bo Diddley a commencé par apprendre le violon, le trombone et chante dès son plus jeune âge dans une chorale baptiste. Puis il découvre John Lee Hooker ce qui l'amène à abandonner son travail de charpentier. Il forme un groupe qui se produit au coin des rues, The Hipsters. On le retrouve ensuite dans un groupe avec le guitariste Earl Hooker (inspirateur de Jimi Hendrix). En 1951, il joue une musique influencée par Louis Jordan, John Lee Hooker, Muddy Waters.

Bo Diddley

C'est en mars 1955 qu'il enregistre son premier single : « Bo Diddley » - « I'm A Man ». Pendant la même période il adopte le nom de scène qui le rendra célèbre, Bo Diddley. Le 20 novembre 1955, il apparaît sur le petit écran dans le Ed Sullivan Show où il interprète "Bo Diddley" à la grande fureur d'Ed Sullivan qui lui avait demandé de jouer « Sixteen Tons », un classique country. Ed Sullivan : « C'est la première fois qu'un coloré me double. Il ne durera pas six mois ». Cependant Diddley a largement brodé sur l'évènement et il est vrai qu'il a toujours consciemment bâti sa légende.

 

 

Les années 60

Malgré la prédiction d'Ed Sullivan, Diddley va continuer une carrière bien fournie et obtenir quelque succès pendant les 50's et les 60's dont, notamment, en 1956 « Pretty Thing » (les Pretty Things se sont inspiré de Diddley pour le nom de leur groupe), « You Can't Judge A Book By The Cover » en 1962. Entre 1958 et 1963, Bo Diddley enregistre pas moins de 11 albums pour le label Chess. En 1963, il se rend en Angleterre pour une tournée en compagnie des Everly Brothers et de Little Richard. Un groupe local fait la première partie de ses shows, il s'agit des Rolling Stones. Lesquels Rolling Stones auront leur 1er hit avec une composition largement inspirée par le Diddley Beat : « Not Fade Away ».

 

 

La duchesse

Une autre des particularités de Bo Diddley outre ses guitares à la caisse rectangulaire, ses chapeaux de cowboys et étoiles de shérif, est d'avoir été l'un des premiers musiciens noirs à avoir inclus des femmes instrumentistes dans son groupe. « La duchesse » (Norma-Jean Wofford) jouait de la guitare à ses cotés, il y a eu aussi Peggy Jones alias « Lady Bo » et Debby Hastings qui a conduit son orchestre pendant 25 ans.

Les années 70

Pendant les 70's Diddley s'installe au Nouveau Mexique, dans la ville de Los Lunas. C'est pendant cette période qu'il devient pendant 2 ans et demi shérif du comté de Valencia. Il est vrai que dès 1960, il apparaît costumé en shérif sur la pochette de Bo Diddley Is A Gunsliger ! A la fin des 70's, il joue en première partie de la tournée américaine des Clash dont le chanteur Joe Strummer admire son œuvre.

Admirateurs et versions des titres de Diddley

Joe Strummer n'était pas le seul, loin s'en faut, à admirer le créateur du Diddley Beat. On a déjà cité Buddy Holly, les Rolling Stones, les Pretty Things, il ne faudrait pas oublier Humble Pie, les Who, les Modern Lovers qui ont repris « Road Runner ». Les Animals et Bob Seger, pour leur part, ont repris « The Story Of Bo Diddley ». Les Who, les Remains et les Yarbirds ont enregistré une version de « I'm A Man ». Le Grateful Dead, les Wollies, George Thorogood, Juicy Lucy, les Doors et Quicksilver Messenger Service ont à leur actif une version de « Who Do You Love ». Les New York Dolls et les punks anglais Lurkers ont repris « Pills ». On ne compte plus les groupes influencés par Diddley (voire Aerosmith sur « Sweet Emotion » ou les Guess Who avec « American Woman ») mais cette influence n'a pas permis à Diddley de s'acheter son ile personnelle...

 

 

Comme beaucoup de musiciens noirs américains, il a du faire une croix sur les royalties et tourner pratiquement jusqu'à sa mort pour pouvoir vivre de sa musique. Le guitariste David Lindley (Kaléidoscope) a même enregistré une chanson intitulée « Pay Bo Diddley » en hommage à celui qui est devenu le symbole des musiciens spoliés de leurs droits d'auteur.

 

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